L’OMNES porte la voix de la naturopathie au Sénat
Le 23 octobre 2025, l'OMNES était au Sénat pour participer au congrès sur "L'apport des thérapeutiques non médicamenteuses", évènement co-organisé par Alévia Conseils, l'OMNES, l'Union Pour l'Ostéopathie et les musicothérapeutes , sous le parrainage de Madame la Sénatrice Laurence Muller Bronn et en présence de Madame la Députée Sandrine Josso .
Cette rencontre nationale a réuni des parlementaires, des chercheurs, des associations, des praticiens et des décideurs publics autour d'un objectif partagé : placer les thérapeutiques non médicamenteuses (TNM) au cœur d'une stratégie de santé publique innovante, humaine et durable.
Une matinée consacrée aux constats et aux enjeux
La matinée s'est articulée autour de quatre tables rondes dédiées aux enjeux de la prévention, de la place des TNM à l'hôpital et de leur rôle dans l'accompagnement du vieillissement.
| 🔹 Table ronde 1 – Un engouement grandissant pour les thérapeutiques non médicamenteuses : chiffres clés, point de vue des patients et des aidants Avec Christine Belhomme (Réseau Allié Santé), Yaël Panot, (Association Addictions France), Solange Arnaud (Médoucine) et Patrick Basset (SNOS) 🔹 Table ronde 2 – Quelles opportunités pour développer la prévention ? Avec le Pr. Franck Chauvin (Cancérologue, Pr. de Santé Publique), le Pr. Grégory NINOT (NPIS), Christian Acknin (Santéclair) et PIERRE GRENET (Président de l'OMNES) 🔹 Table ronde 3 – Quelles opportunités pour l'hôpital ? Avec le Dr François Lun (Groupe hospitalier Nord-Essonne), Cédric Lussiez (Groupe hospitalier Nord-Essonne) et Delphine Girard (Groupe hospitalier Nord-Essonne) 🔹 Table ronde 4 – Quelles opportunités pour accompagner le vieillissement de la population ? Avec Christine Tabuenca (Fondation Médéric Alzheimer), le Dr Laure Jouatel (LNA Santé), Julie de STOUTZ (Fédération Française des Musicothérapeutes), Giovanna Marsico et Julien CARRETIER (Centre National des Soins Palliatifs et de la Fin de Vie) |
Intervention de Pierre GRENET à la Table ronde 2 – Quelles opportunités pour développer la prévention ? Avec le Pr. Franck Chauvin (Cancérologue, Pr. de Santé Publique), le Pr. Grégory NINOT (NPIS), Christian Acknin (Santéclair) et PIERRE GRENET (Président de l'OMNES).
![]() |
Pierre Grenet, Président de l'OMNES, a pris la parole pour rappeler la vocation première de la naturopathie : prévenir avant de guérir , en accompagnant la santé plutôt qu'en luttant contre la maladie.
|
S'appuie sur une analogie parlante, il a comparé le corps humain à un véhicule dont il faut choisir le bon carburant, entretenir régulièrement les organes et adapter la conduite aux conditions de vie — une manière concrète d'expliquer la prévention primaire, cœur du métier de naturopathe.
Pierre a rappelé que le naturopathe agit sur les fondamentaux du bien-être :
-
l'alimentation et la qualité du lien à la nature (« de la terre à l'assiette »),
-
la gestion du stress et des émotions,
-
le sommeil, l'activité physique,
-
l'environnement et le rythme de vie.
Il a souligné que les trois premières causes de mortalité et de maladies chroniques sont directement liées à une hygiène de vie inadaptée (sédentarité, alimentation, stress, manque de sommeil), et que les naturopathes sont des éducateurs de santé essentiels pour inverser cette tendance.
Une tournée après-midi vers la recherche et la réglementation
L'après-midi a réuni les acteurs de la recherche, les représentants des fédérations professionnelles et les financiers autour de trois enjeux clés : la validation scientifique , la structuration réglementaire et le financement des pratiques.
| Laurence Verneuil (Université de Paris-Cité, CUMIC), Séverine Lambert (SEROPP & UPO), Aude Menteaux (Institut du Cancer de Montpellier, Fédération Française des Musicothérapeutes), Benjamin DUPUIS (OMNES & WNF) 🔹 Table ronde 6 – L'encadrement réglementaire Avec Philippe Sterlingot (SFDO & OIA), Mikael Genguelou (FFM) et Benjamin DUPUIS (OMNES) 🔹 Table ronde 7 – Le point de vue des financiers Avec Fabienne Cournarie (Prévention Plurielle, Groupe INTERIALE) et Benjamin Leroux (CNSA, branche autonomie de la Sécurité sociale) |
Intervention de Benjamin DUPUIS à la table ronde 5 - Une démarche scientifique adaptée
Avec Prof. Laurence Verneuil (Université de Paris-Cité, CUMIC), Séverine Lambert (SEROPP & UPO), Aude Menteaux (Institut du Cancer de Montpellier, Fédération Française des Musicothérapeutes), Benjamin DUPUIS (OMNES & WNF).
![]() |
Benjamin Dupuis , directeur de l'OMNES et vice-président de la Fédération mondiale de naturopathie (WNF) , a ouvert son intervention en évoquant un préjugé encore trop répandu :
|
1. Il a fait référence à l'ouvrage récemment publié « Naturopathie, l'imposture scientifique » , regrettant que son autrice ne soit pas présente dans la salle pour assister à la présentation des données factuelles issues de la recherche internationale.
Benjamin Dupuis a souligné qu'aucune organisation française ou internationale de naturopathie n'a été contactée dans le cadre de cette enquête, ce qui ne permet pas de refléter la diversité ni la rigueur du travail mené en naturopathie.
Il a rappelé que cette omission contrevient à la Charte de Munich de 1971 ainsi qu'à la Charte du Syndicat national du journalisme , qui exige la vérification, la rigueur et la confrontation des points de vue .
« Sans dialogue ni vérification, un tel travail devient un récit à charge, non une enquête journalistique. »
Cette mise au point a introduit le cœur de son intervention : rétablir la vérité scientifique sur la naturopathie, à partir de données validées.
2. Il a ensuite présenté une synthèse internationale des données scientifiques issues du Health Technology Assessment on Naturopathy (WNF, 2021), à laquelle l'OMNES a contribué.
Il a montré que la naturopathie est aujourd'hui :
-
pratiquée dans 108 pays ;
-
intégré dans les systèmes de santé des nations comme le Canada, la Suisse, l'Inde ou l'Australie ;
-
soutenu par plus de 20 centres de recherche spécialisés .
Les études recensées démontrent des résultats solides, voici les chiffres clés qui ont été partagés :
-
81% des études montrent une significative d'au moins un indicateur de santé (glycémie, tension, cholestérol, anxiété, sommeil) ;
-
réduction de 5 à 15 % des marqueurs métaboliques pour les maladies cardio-vasculaires ;
-
diminution de 20 à 40 % de la douleur dans les troubles musculo-squelettiques ;
- une baisse de l'absentéisme professionnel et de la durée moyenne des arrêts maladie
-
baisse moyenne de 200 à 430 $ US des coûts hospitaliers par patient et par an ;
-
retour sur investissement de 1,5 à 2,5 $ économisés pour chaque dollar investi dans la prévention naturopathique.
Benjamin a insisté sur la sécurité des approches naturopathiques , en précisant que les approches naturopathiques présentent très peu d'effets indésirables , essentiellement mineurs et transitoires.
Il a confirmé que les briques qui constituent la naturopathie (nutrition, phytologie, aromatologie, cohérence cardiaque...) bénéficient également de milliers d'études scientifiques disponibles sur pubmed ou autres sites de publications scientifiques.
3. Il a également plaidé pour une évolution des méthodologies de recherche :
« L'essai contrôlé randomisé en double aveugle avec effet placebo est le graal en recherche scientifique mais il ne permet pas d'évaluer la globalité de l'accompagnement naturopathique.
Il faut promouvoir des études mixtes, observationnelles, longitudinales et centrées sur la personne. »
Bien que le HTA référence des études utilisant l'essai contrôlé randomisé, les études les plus intéressantes en terme de résultats restent les études mixtes, c'est à dire les études quantitatives (évaluant l'évolution des marqueurs biologiques) et qualitatives (receuillant les ressentis des participants). La WNF préconise également les études évaluant l'individu dans son environnement, car celui-ci influe également sur les résultats de l'étude (exemple de la tension qui peut différer si elle prend chez soi ou chez le médecin).
Intervention de Benjamin DUPUIS à la table ronde numéro 6 - L'encadrement règlementaire
Avec Philippe Sterlingot (SFDO & OIA), Mikael Genguelou (FFM) et Benjamin DUPUIS (OMNES)
![]() |
Selon lui, ce ne sont pas les pratiques qui posent problème, mais leur absence d'encadrement .
|
1. Benjamin a commencé son intervention en évoquant le paradoxe de la non-réglementation des pratiques de santé non médicamenteuses.
Selon lui, ce ne sont pas les pratiques qui posent problème, mais leur absence d'encadrement .
« Ne pas réglementer, c'est accepter le vide. Et en santé publique, le vide se remplit toujours de confusion : confusion pour les citoyens, pour les praticiens, et pour les institutions. »
Benjamin Dupuis a insisté : agir uniquement en aval par des lois répressives ne suffisent pas. Il faut agir en amont , en définissant un cadre clair, rigoureux et reconnu , afin de prévenir les dérives avant de devoir les sanctionner.
« Ne pas réglementer, c'est entretenir le flou, les stéréotypes et les amalgames »
Le portrait des naturopathes décrit dans les médias est celui de cas extrêmes qui sont toujours les mêmes depuis des années et qui ne laisse pas la réalité du terrain. Le sondage mené par l'OMNES auprès de ses adhérents montre que :
- 92 % sont des femmes, souvent en reconversion,
- 93 % ont un niveau Bac + 2 ou supérieur,
- près de 40 % sont titulaires d'un Bac + 5 ou plus,
- et 87 % demandent une réglementation
Des mères de famille, des cadres, des enseignants, mais aussi des professionnels de santé, qui ont choisi d'accompagner les autres vers une meilleure hygiène de vie.
Ne pas réglementer, c'est laisser cet amalgame perdurer . La grande majorité veut être encadrée, non pas pour se protéger d'un contrôle, mais pour travailler en conformité avec le droit et la santé publique et donner du sens à leur pratique.
« Ne pas réglementer, c'est accepter que n'importe qui puisse se revendiquer d'une profession qu'il ne maîtrise pas. »
Sans cadre, tout le monde peut se dire naturopathe, formé ou non, éthique ou non, compétent ou non.
Une profession se définit par un socle de formation, de déontologie et de responsabilité , et non par l'improvisation.
Ne pas régler, c'est accepter qu'il perdure des formations de mauvaises qualités qui nuisent à la crédibilité de la profession et à la sécurité des usagers. 2. Benjamin a ensuite poursuivi en décrivant les actions mises en place par le Collectif Naturopathie
Depuis plus de 40 ans, en l'absence de reconnaissance étatique, les fédérations professionnelles ont assumé la responsabilité d'organiser la profession, en définissant :
-
un référentiel de formation de 1 200 heures ,
-
une charte éthique et déontologique ,
- la souscription à une responsabilité civile professionnelle et l'affiliation à un organisme de médiation à la consommation
-
des mécanismes de contrôle interne ,
-
et surtout, une norme AFNOR sur la naturopathie, qui fixe le cadre d'exercice de la pratique et les exigences de formation
3. Il a ensuite partagé les propositions pour encadrer la naturopathie
-
La norme AFNOR comme socle technique et éthique ;
-
Un titre RNCP pour reconnaître les compétences et encadrer la formation ;
-
Un décret de loi , sur le modèle des ostéopathes, définissant les actes autorisés et la déontologie ;
-
Un registre public des praticiens qualifiés, avec un numéro RPPS et ADELI permettant une traçabilité des praticiens et la prise en charge par des mutuelles
Ce modèle, déjà éprouvé dans d'autres professions, pourrait être mis en œuvre sans délai .
Enfin, pour répondre à la demande des ostéopathes qui souhaitent un organisme certificateur institutionnel, Benjamin a également indiqué qu'un système similaire à celui qui est mis en place actuellement en Suisse pourrait être reproduit en France.
Ce système définit un bloc commun à toutes les pratiques (Sciences fondamentales, déontologie, approche thérapeutique, développement de son activité) et un bloc spécifique à chaque pratique (naturopathie, médecine chinoise, médecine ayurvédique...). Une fois ces blocs validés, un organisme certificateur institutionnel attribue une certification de la formation (par exemple un titre RNCP).
Puis après 500 heures de pratiques cliniques, le praticien peut se présenter à l'épreuve finale pour obtenir un diplôme fédéral agréé par l'État, dans le domaine de la santé.
Ce n'est qu'une hypothèse, un modèle de schéma qui pourrait répondre aux différentes attentes.
Conclusion
Cette journée au Palais du Luxembourg a été unanimement saluée comme un moment fort de dialogue et de reconnaissance pour les thérapeutiques non médicamenteuses (TNM).
Les publications partagées par Alévia Conseils , l'Union pour l'Ostéopathie (UPO) , le Syndicat Français des Ostéopathes (SFDO) et la Fédération Française des Musicothérapeutes (FFM) témoignent toutes d'un même élan : celui d'une volonté collective d'avancer ensemble vers un modèle de santé plus global, coordonné et centré sur la personne.
Notre présence au Sénat a prouvé que la naturopathie a toute sa place dans le débat national sur la santé publique .
Grâce à l'engagement du Collectif Naturopathie , l'OMNES a fait entendre la voix de ses adhérents et démontrer la force d'une profession unie, compétente et responsable .
L'OMNES continue de porter nos valeurs, nos compétences et notre engagement auprès des institutions, pour faire reconnaître la nécessité d'intégrer la naturopathie à notre système de santé.
Merci à toutes et à tous pour votre soutien constant, c'est aussi grâce à votre engagement que notre voix porte aujourd'hui jusque dans les murs du Sénat.
![]() |
Nos partenaires du Collectif Naturopathie présents à cet évènement
|



